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Pourquoi ce sujet ?
La connerie est un mot percutant car associé à une vulgarité de langage qui lui donne plus de puissance que « imbécillité » ou « stupidité ».
C’est aussi un mot à spectre large, qui s’étend de la petite bêtise individuelle sans conséquence et parfois attendrissante, au fourvoiement collectif suffisamment puissant pour amener une civilisation à sa fin.
Ce n’est pas un mot si méchant car nous sommes tous, à un moment, le con de quelqu’un. Il y a pour moi une sorte d’humilité à la connerie.
Ce que l’on reproche à ce mot, c’est également de ne pas savoir le définir pour en faire un usage constructif.
Proposition de définition
Je propose ici l’extrait vidéo de novembre 2022 dans lequel Jacques Généreux, économiste français socialiste et opposé au néolibéralisme, donne sa définition de la connerie. (minutes 16:50 à 21:40)
Voici la retranscription écrite de quelques points principaux :
L’intelligence c’est un ensemble de capacités mentales que tous les humains ont.
La bêtise ce n’est pas le contraire de l’intelligence […]. La question est de savoir comment on s’en sert de cette intelligence.
Ce que j’appelle la bêtise c’est très précisément « la suspension de l’effort qui est nécessaire pour se servir de manière adéquate de son intelligence« . L’intelligence c’est une boite à outils, on peut s’en servir, on peut ne pas s’en servir.
La bêtise ordinaire de tous les jours […] cette bêtise en général on la corrige.
Après il y a un niveau de bêtise supplémentaire que j’appelle la bêtise bien ancrée, c’est quand on continue, qu’on s’entête dans l’erreur.
Le stade plus important, c’est quand cette bêtise bien ancrée, résiste dans le temps à toutes les évidences contraires. […] Quand vous rentrez dans […] le fait d’une impossibilité totale de penser autrement, c’est ça que j’appelle la connerie.
Dans cet entretien, Jacques Généreux décrit certains biais cognitifs auxquels nous sommes soumis : biais égocentrique, biais de confirmation, biais de généralisation, biais d’attribution, biais d’engagement ou de coût récupérable, etc.
Il mentionne la manière dont est modélisée l’économie depuis plus d’un siècle et qui bloque l’entrée d’information pertinente, et propose une justification complémentaire à la lutte des classes pour expliquer les prises de décision de nos dirigeants allant à l’encontre du bien commun.
Les leviers de changement qu’il identifie sont principalement l’éducation, avec un délai d’une trentaine d’années, et les modèles type convention citoyenne, qui regroupent des personnes qui n’ont pas d’intérêt direct dans les décisions prises.
Limiter la connerie, une piste
La vidéo ci-dessus présentait une réflexion sur la connerie appliquée aux décideurs et aux décisions politiques, ce n’est pas mon champ professionnel.
Cependant dans mes activités de coaching et de facilitation, je participe de « l’activation de l’effort qui est nécessaire pour se servir de manière adéquate de son intelligence. »
Pour ne pas être en situation de « résister à toutes les évidences contraires », encore faut-il que :
- L’information nous parvienne, c’est pourquoi il est important de réunir des personnes en situations diverses et contrastées. Dans le cadre professionnel avec l’outil de codéveloppement, le groupe de pairs permettra une variété de partages, tout en restant limité au cadre de l’objectif, à savoir le développement managérial et professionnel.
- Nous accueillions l’information avec ouverture. Le cadre de coaching et d’ateliers, n’est pas un cadre où l’on doit convaincre, et la bienveillance rend moins désagréable la disposition dans laquelle on se prépare à se remettre en question et à s’ouvrir à d’autres possibilités.
Je suis coach professionnelle certifiée et accréditée, je propose du coaching individuel pour dirigeants et créateurs, managers et collaborateurs, du coaching d’équipe et du codéveloppement professionnel et managérial, à distance.